Que serait Yoda sans Vador, Nadal sans Federer, Batman sans le Joker
et
Pas grand chose, ou presque rien…
On se définit souvent par notre faculté à s’opposer à quelque chose ou à quelqu’un.
On devient adulte quand on sait enfin dire non.
Personnellement j’ai dit très vite non aux légumes, mais savoir qui j’étais uniquement par ce que je refusais que ma langue entre en contact avec des épinards ne semblait pas suffisant.
Alors je me suis cherché des terrains de luttes pour grandir un peu.
Les mathématiques se sont très vite imposés, on était nombreux, et ça m’arrangeait… Les devoirs, ranger ma chambre, et me laver les dents ont fait également parti des mes premières prises de positions.
Mais dernier de la classe, avec une chambre qui pue et les dents jaunes n’ont pas aider à ce que j’embrasse enfin une fille.
L’adolescence aveuglait mon sens des priorités en m’imposant mon premier ennemi, l’acné, et mon premier remède, l’eau précieuse…
Pas de quoi forger une personnalité non plus…
Alors j’ai exploré… J’ai frolé le pire, osé la lâcheté, testé le mensonge et pratiqué la bêtise… Je devenais un homme quoi.
Certes j’écoutais Sade en boucle, je portais des camarguaises, je toussais en crapotant des John Player Spécial (le paquet noir), et je pensais à l’époque qu’Aznavour était déjà vieux…
(La phrase que les moins de vingt ans ne peuvent pas comprendre)
Bref…
Je me cherchais…
Et je me suis rendu compte, qu’aujourd’hui, je ne m’étais pas encore vraiment trouvé.
Qu’il m’arrivait encore de me mentir à moi même, de dire trop souvent oui, et d’écouter toujours Sade… Je ne me suis même pas révolté pour ne pas avoir été pris en photo sur les nouveaux paquets de cigarette (Fumer tue) alors que moi aussi j’ai eu un cancer…
C’ est révoltant.
Finalement devenir grand c’était renoncer à ça…
Alors aujourd’hui même… J’ai dit non.
C’est ridicule de vouloir grandir quand son nom de famille commence par « Petit » !