Je me suis toujours demandé comment nos aînés s’étaient adaptés aux nouvelles technologies… Comment nos icônes, nos mythes et nos légendes avaient fait pour traverser le temps.
Le premier auquel j’ai pensé fut bien évidemment le père Noël !
Le croiser fut un véritable choc, en civil comme vous pouvez le constater, celui auquel je ne croyais plus depuis l’âge de six se tenait là, à quelques mètres de moi, en regardant à la loupe les conditions de livraison d’Amazon… (Hé oui…)
Loin du carmin de son costume Coca-Cola (avant que la boisson le mette en rouge pour une publicité, le vieux géant était en vert) il attendait confortablement enfoncé dans son fauteuil club, qu’on lui restitue son permis traineau. 12 points bêtement perdus à force de devoir tout livrer en une nuit…
A quoi pouvais-je croire encore aujourd’hui?
Année après année, les rêves d’enfances, les amours d’adolescence, et les utopies de l’existence, ont laissé place aux factures, aux impôts, aux insultes en voitures, aux périodes de soldes, aux chansons de Patrick Sebastien, aux pub du CIC, au 128ème épisode de Grey’s Anatomy, au mec qui meurt dans « Game of Thrones » et qui ressuscite dans « West World », au niveau 711 de Candy Crush, et à Iphone 19 (Celui ou appeler devient une option)
C’est ça le monde, un vaste pas grand chose bien pollué où les espèces disparaissent en regardant les cargos de Chine nous livrer le vernis à ongle qu’on a commandé pour presque rien…
Alors j’ai décidé de mettre à nouveau mes dents sous l’oreiller (Il y en a autant qui tombent maintenant qu’à 5 ans), de mettre des carottes dehors pour que les cerfs du père Noël puissent se restaurer, de fermer la porte du placard pour ne pas laisser le monstre qui s’y cache me surprendre durant la nuit, et enfin avoir toujours peur du noir, le plus longtemps possible…
Être vulnérable, destructible et fragile… Il n’y a que ça de vrai.
… Il n’y que ça qui pourrait me rendre fort.