« Hô maître… voici ton crayon divin…
Pour extraire de ta substantifique imagination quelques lignes inoubliables ! »
Et là…
Je me réveille.
Pas de maître, encore moins de substantifique moelle imaginative, juste une bouche pâteuse, une haleine de poney et l’énergie d’une méduse. Combien de pages me restent-il avant de taper enfin le mot fin des Dolce… Doliprane, pieds qui traînent je me déplace péniblement jusqu’à mon poste de travail (terminologie moderne du bureau) un oeil encore collé par une nuit trop courte. En digestion finale et bruyante d’un rôti Ludoesque (cuisiné par Ludo). J’active mes petits doigts boudinés sur un « fat »clavier qui doit contenir toutes les bactéries imaginables disponibles dans nos régions tempérées. Il ne doit pas m’en manquer une seule.
La question est:
« Sont ce mes doigts qui salissent les touches ou désormais le contraire? »
Trop éloigné de toutes volontés créatrices, j’hésite entre me plonger dans l’énorme pot de 5kg de Nutella (réel)… Ou prendre une douche… J’opte pour un mix… Je vais me laver avec le Nut.
De retour après l’improbable douche j’effectue un rapide contrôle des outils technologiques mise à ma disposition pour écrire: Mac, souris, lecteur MP3, lumière tamisée, siège réglable, eau rafraichie, danseuses nues… Non là je pousse un peu.
Tout… Il y a tout… Il est temps de noircir la page…
Je me demande si Hugo, Maupassant, Molière, Voltaire et Jules Verne auraient choisis un Mac ou un PC… Eux n’avaient besoin que d’un crayon…