Le doigt posé sur la touche « enter » comme sur la détente d’un revolver, je m’apprête à effectuer l’ultime click. Celui qui sauvegarde à jamais, celui qui protège contre l’oubli, la coupure d’électricité ou le bug informatique. Les quelques lignes qui s’apprêtent à rejoindre joyeusement le disque dur concernent Melidiane. De tous mes personnages, c’est de loin la plus complexe, la plus profonde, celle qui hante mon sommeil. Je me demande encore qui de elle ou moi a vraiment décidé de son sort… Le hasard n’existe que dans l’esprit des naïfs. Il n’y a qu’elle pour se mettre dans une situation si critique. A l’origine, dans le tout premier manuscrit des Dolce, le livre commençait par sa naissance, à la faveur d’une hésitation je me suis demandé si sa mort n’était pas donc la fin la plus naturelle de l’histoire… Rodolpherus est alors venu taper à mon épaule. « Je tiens à te rappeler qu’il s’agit de mon épouse ». Je crois qu’à ce moment là, j’ai entendu rire Melidiane. Ce rire cristallin qui peut faire peur quand il se prolonge. Ni l’heure, ni la fatigue ne pouvaient avoir provoqué ce son en plein milieu de la nuit. Je me suis retourné dans mon bureau comme si j’allais la voir surgir. J’ai fixé le noir du couloir, guettant la moindre perception de mouvement. Je l’ai senti, là… Si près. Elle flotte autour de moi comme autour de vous. Alors… J’ai ôté le doigt de la touche… Lentement. Inutile donc de sauvegarder la fin prématurée de mon personnage.
Melidiane est encore là…
ouf ! j’ai failli avoir une crise cardiaque !
en tout cas, je vais de ce pas me plonger dans le deuxième tome des Dolce, trop contente de pouvoir encore les retrouver 🙂
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