Le grand père posa son pouce humide contre la vitre du pare-brise. Quand l’empreinte de son doigt fut suffisamment visible, il la retira. Rodolpherus fit de même en superposant la sienne, puis les deux enfants l’imitèrent.
Quand le quatrième pouce fut retiré, les quatre traces d’empreintes se mêlèrent pour former une véritable carte. La route zéro apparut en surimpression.
– Nous sommes pile dessus ! Si nous nous éloignons trop nous ne pourrons plus rouler très longtemps. Melkaridion cherchait dans cette carte organique une alternative à l’évident problème qui les attendait à quelques centaines de mètres.
– On a qu’à faire demi-tour. Proposa Antonius.
– Ils doivent avoir des jumelles, nous deviendrons de fait suspects. Au dernier mot de Rodolpherus, une des lignes d’empreinte grossit légèrement. Le flux d’énergie leur indiquait une petite route qui leur permettrait de contourner l’obstacle et de rejoindre la route des origines.
Alvin subjugué assistait à la scène comme un enfant de six ans devant un tour de magie.
– C’est magique… Les quatre Dolce se retournèrent, étonnés par l’absolue évidence de sa réflexion.
– Excusez moi… Conclut-il légèrement honteux. Il regarda ses pauvres doigts… Chez les humains, les empreintes ne servaient qu’à accuser un homme… La société ne cessait de reculer.