Enfant je croyais que « Meilleurs Voeux » signifiait « ce que tu veux de mieux ».
Je voulais pleins de trucs du coup, mais rien qui ne ressemblait à une bonne résolution ou un quelconque effort… Surtout pas!
Je n’ai pas progressé.
Je passe sur la valise de rêves d’enfants que j’ai laissé dans ma cave la plus profonde, celle où l’on peut trouver pilote de chasse, Beatles, ou Michel Platini.
Oui j’ai voulu être tout ça! L’idéal en y pensant… Aurait été un virtuose du foot, grattant comme un dieu sur sa Gibson, durant un Paris New York, devant des passagers en délire se shootant avec le masque à Oxygène pendu devant eux, pendant que les hôtesses nues se ruaient à mes pieds, pour savoir si je voulais être « upgradé » en business!
Je me racontais des histoires… J’ai fini par en écrire.
Une des choses dont je me souviens très clairement, est d’avoir souhaité vers l’âge de huit ans que mes objets soient en vie. Ceux qui m’entouraient dans ma chambre, qui avaient une place de choix sur l’étagère et que ma mère avait l’interdiction de toucher ou de laver.
(Oui il lui arrivait de laver les jouets des fois… Ne me demandez pas pourquoi, on a jamais osé en reparler elle et moi).
Cette sélection d’objets ultra stratégiques, triés sur le volet et qui me rassuraient au point que je les emmenais avec moi en vacance.
Le Xwing de Luke Skywalker (en petit) un Playmobil tunique bleu, un « action man » barbu que j’avais rasé moi même, (lui donnant ainsi une tête de criminel vérolé*), un dé en bois rouge (que j’avais essayé de limer pour gagner aux petits chevaux) et une petite boite noire en plastique… Parce que j’entendais à la radio qu’à chaque fois qu’il y avait un accident d’avion ils recherchaient la boite noire… Là du coup on était équipé et on pouvait partir tranquille.
Je regardais allongé sur la banquette arrière défiler les lampadaires oranges de l’autoroute, sur la route de nuit nous emmenant vers le bout du monde… (A l’époque on partait en Belgique…Mais quand même ça faisait loin).
Je tenais la boite noire entre mes mains, persuadé qu’on était protégé.
Voilà c’est ça que je voulais… Être protégé… Être sur que ça se passerait bien quand je serais grand, que je ne serais jamais triste, que ceux que j’aimais deviendraient éternels, et que moi je le devienne le plus vite possible pour m’acheter des pains au chocolat quand je le voudrais.
J’ai exaucé ça… Pleins de fois.
*Comme Antony james pour les puristes. (C’est le tueur dans « La chaleur de la nuit)… J’ose pas imaginer l’acnée qu’il a du avoir.
J’aurais du donner ma boite noire à la princesse Leia…